lundi 12 avril 2010

Love story


La loose et moi c'est une putain d'histoire d'amour.

Tu peux pas lutter contre ça.

Lundi matin (enfin il est 12h22), les gens biens sont en train de faire réchauffer leur plat cuisiné équilibré monoprix ou les restes du poulet d'hier soir que bobonne a préparé avec amour, du vomi de bébé rose ou bébé bleu plein le tablier.

Et moi je suis à poil devant mon ordi avec mon café, mon paquet de clope avec une photo d'un monsieur qui a dû trop fumer dessus, en écoutant les Beastie Boys comme une vraie ado attardée.

Je pourrais écouter du Wagner avec un verre de blanc dans une tenue plus étudiée. 

Je pourrais surtout profiter de mes vacances forcées pour faire quelque chose de constructif, m'occuper de mon ami imaginaire, ranger ou aller me faire faire un nouveau passeport. 

Je pourrais travailler sur mon développement personnel, réfléchir sur mon moi intérieur. 

Je pourrais tenter un truc pour que mes vacances forcées se transforment en démission parce que j'ai trouvé mieux et que je vous chie à la gueule, vous mes patrons d'amour qui avez cessé de m'appeler "miss" au bout de 3 semaines de taff, grande victoire.

Je pourrais appeler mon pote pour mettre au point nos projets de dictature ou pour tout simplement nous astiquer mutuellement le bout via un débat dont l'issu reste inchangée : on est beaux, intelligents et brillants, les autres sont juste trop cons pour s'en rendre compte.

Mais non ! La loose, douce petite catin perverse me visse le cul à ma chaise devant mon magnifique écran 24 pouces qui me sert à rien vu que j'ai pas/plus de travail, au point où j'ai même pas le courage de prendre un coussin pour éviter d'avoir les traces des barreaux incrustés sur la surface de ma lune pendant une demi heure.

En plus, je comprend que dalle à ce blog de merde, j'ai mis une heure à réussir à afficher sur ma page le lien d'un autre blog qui m'occupe quand je m'emmerde moi même et que j'ai pas la force d'emmerder les autres.

Donc normalement je devrais être en train de bouffer mon babybel à l'heure qu'il est, et je devrais être au comble du bonheur en pensant que bientôt sera l'heure de la machine à café, mon moment de grâce de la journée, que mon patron arrive toujours à pourrir en prenant sa pause clope à ce moment là, se sentant à chaque fois obligé de me polluer l'esprit de ses encouragements de mes deux, tout ça pour me dire de dégager deux heures après.

Bref.

Je m'en branle un peu mais je me suis quand même bien fait baiser.

Zut.

Zut zut zut.

Mais positivons ! Oui non-lecteurs, sous vos yeux ébahis, voici que je décide de voir le bon côté des choses.

Il fait beau, c'est le printemps, les oiseaux gazouillent, les fleurs se chamaillent pour savoir qui est la plus belle, les jupes raccourcissent laissant apparaître les jolies gambettes roses des jeunes pucelles, les enfant rient dans le parc en jouant au docteur dans les buissons ou en plantant un bâton/une vieille seringue trouvée dans le sable dans une limace qu'ils ont baptisés Hyppolite, les parents pensent à leurs congés payés, les lycéens sèchent les cours pour se prélasser au jardin du Luxembourg ou à la tournante de la cave d'à côté, la première dame et sa moitié ne sont PAS en froid et Rachida Dati est toujours leur amie (c'est Carla elle-même qui l'a dit), bref tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. 

Je devrais prendre une douche, me pomponner et aller me boire un crème à une terrasse en laissant négligemment traîner un moleskine sur la table, vissée à un bouquin bien genre le manifeste du surréalisme, faisant semblant de ne pas remarquer le jeune homme aux cheveux en bataille et à la barbe de deux jours qui, incroyable coup du destin, a lui aussi un moleskine et meurt d'envie de sortir ses Fleurs du Mal parce que lui aussi est un poète maudit et qu'il "se retrouve complètement dans ce recueil c'est dingue" et qu'il voudrait que je le sache, juste comme ça, même pas parce qu'il espère me foutre dans son pieu, mais parce que lui aussi adoooore les surréalistes, il aurait trop voulu naître dans les années 20 pour être au coeur du mouvement, parce que la société d'aujourd'hui ne lui convient pas, il ne trouve pas sa place et c'est dommage, il aurait pu jouer un rôle dans tout ça etc..

Ou bien je pourrais tenter un truc un peu plus underground parce que c'est plus fashion, du style aller me boire un demi dans un pmu en lisant les Mémoires D'un Vieux Dégueulasse et faire bander un mec entre deux âges qui trouve incroyable de voir réunis chez une même personne jeunesse et bon goût littéraire.

Mais je préfère rester chez moi avec ma loose, parce qu'elle et moi, ben on vous emmerde.

Et j'habite un rez-de-chaussée. Donc le soleil je l'emmerde aussi. 

Et comme dirait le grand philosophe Didier Super, "qui c'est qui se lève tôt le matin et qui empêche les autres de dormir ? Les gens qui bossent ". 

http://www.deezer.com/fr/#music/result/all/les%20gens%20qui%20bossent


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